L’annulation d’un vol peut transformer une simple escapade en véritable casse-tête. Retards imprévus, nuitée forcée, correspondances manquées, dépenses imprévues : les conséquences sont souvent lourdes. Heureusement, en Europe, les passagers bénéficient de droits encadrés par la réglementation européenne (CE n°261/2004), qui impose aux compagnies aériennes d’indemniser leurs clients dans certaines situations. Ce droit n’est toutefois pas éternel : vous disposez de cinq années à compter de la date du vol annulé pour formuler une demande d’indemnisation. Ce délai vous laisse le temps nécessaire pour rassembler les pièces justificatives et effectuer les démarches, même si l’événement date un peu.
Durant cette période, il est important de conserver tous les documents liés à votre réservation (emails, billets électroniques, reçus, justificatifs de frais, etc.). Vous pourrez ainsi constituer un dossier solide si vous décidez de réclamer une compensation. Mais encore faut-il être éligible à cette indemnisation, car toutes les annulations ne sont pas indemnisables.
Sommaire
- 1 S’assurer que vous êtes éligible à une indemnisation
- 2 Comprendre le montant de l’indemnisation possible
- 3 Envoyer une demande d’indemnisation pour vol annulé
- 4 Joindre les bonnes pièces justificatives
- 5 Que faire pour obtenir le remboursement de votre billet ?
- 6 Ne tardez pas à faire valoir vos droits
S’assurer que vous êtes éligible à une indemnisation

Vol annulé : quelle est la conduite à tenir
Vous pouvez prétendre à une indemnisation en cas de vol annulé si certaines conditions sont réunies. D’abord, vous ne devez pas avoir été informé(e) suffisamment à l’avance (moins de 14 jours avant le départ), et la compagnie aérienne doit vous avoir proposé un vol de remplacement trop éloigné de l’horaire initial, voire aucun vol alternatif. Ensuite, l’annulation ne doit pas résulter de circonstances extraordinaires, comme une tempête, une éruption volcanique, une grève de personnel tiers ou une pandémie.
Il est aussi important de noter que cette réglementation européenne s’applique uniquement dans certains cas : pour les vols opérés par une compagnie de l’Union européenne (ou basée en Islande, Norvège, Suisse) ou pour les vols au départ de l’un de ces pays. Par exemple, si vous voyagez de Paris à Lisbonne avec une compagnie portugaise, vous êtes couvert. De même, un vol Paris–New York est couvert, peu importe la compagnie. En revanche, un vol retour New York–Paris ne sera éligible que si la compagnie est européenne.
Cette règle vaut aussi pour les vols entre la métropole et les territoires d’outre-mer (comme la Guadeloupe ou la Réunion), ou encore entre un territoire d’outre-mer et un pays tiers pour faire votre prochaine indemnisation en cas de vol annulé. Dans ces cas-là, si le transporteur est européen, les passagers peuvent être indemnisés. Ces critères sont également valables pour obtenir une indemnisation en cas de vol retardé, lorsque le retard dépasse trois heures à l’arrivée.
Comprendre le montant de l’indemnisation possible

Indemnisation des vols retardés : un aperçu mondial
Le montant que vous pouvez percevoir dépend principalement de la distance du vol :
- 250 € pour un vol de moins de 1 500 km ;
- 400 € pour un vol entre 1 500 et 3 500 km (ou un vol intracommunautaire de plus de 1 500 km) ;
- 600 € pour les vols de plus de 3 500 km, notamment intercontinentaux.
Ces montants sont fixes, indépendants du prix payé pour le billet de vol. Vous pouvez donc recevoir une compensation bien plus importante que le tarif de votre vol low-cost. Attention toutefois : si la compagnie vous propose un vol de remplacement vous permettant d’arriver à destination avec un retard limité, l’indemnité peut être réduite de moitié.
Il est aussi possible de cumuler le remboursement du billet avec l’indemnisation, si aucun vol de remplacement n’a été accepté. À l’inverse, si vous avez accepté un réacheminement, le billet n’est généralement pas remboursé.
Envoyer une demande d’indemnisation pour vol annulé

Envoyer une demande d’indemnisation pour vol annulé
Pour maximiser vos chances d’obtenir gain de cause, il est recommandé de procéder avec rigueur. Voici les étapes à suivre :
- Renseignez-vous auprès de la compagnie aérienne sur les raisons officielles de l’annulation pour faire votre indemnisation pour vol annulé.
- Rassemblez les justificatifs : billet électronique, carte d’embarquement, email d’annulation, dépenses supplémentaires (hébergement, repas, etc.).
- Calculez votre indemnité en utilisant un outil comme le simulateur de Skycop.
- Envoyez votre demande via le site de la compagnie aérienne ou passez par un prestataire spécialisé qui prendra en charge toutes les démarches pour vous.
Les plateformes comme Skycop, AirHelp ou Flightright offrent un accompagnement complet. Elles prélèvent une commission uniquement en cas de succès, ce qui vous permet de lancer la procédure sans risque.
Joindre les bonnes pièces justificatives

Joindre les bonnes pièces justificatives
Un dossier complet est essentiel pour accélérer le traitement de votre demande. Pensez à inclure :
- Le billet électronique (e-ticket) ;
- Votre carte d’embarquement (si vous l’avez récupérée avant l’annulation) ;
- Les emails ou SMS envoyés par la compagnie ;
- Les étiquettes bagage, si vous aviez déjà enregistré vos valises.
Conservez également les reçus de dépenses imprévues, comme une nuit d’hôtel ou des repas, que la compagnie peut être amenée à rembourser indépendamment de l’indemnisation forfaitaire.
Que faire pour obtenir le remboursement de votre billet ?
En plus de l’indemnisation, vous pouvez bien entendu demander le remboursement du billet, si vous n’avez pas accepté de vol de remplacement. Cette demande est généralement simple à faire via le site de la compagnie, ou en contactant leur service client.
Selon la législation européenne, le remboursement doit être effectué dans un délai de 7 jours suivant la demande. Il peut prendre la forme d’un virement bancaire, d’un chèque, ou même d’un remboursement en espèces selon les politiques de la compagnie. Certaines proposent aussi des avoirs, mais vous êtes libre de refuser et d’exiger un remboursement en argent.
Ne tardez pas à faire valoir vos droits
Même si la loi vous accorde un délai de cinq ans pour agir, mieux vaut ne pas attendre trop longtemps. Plus la demande est formulée tôt, plus il est facile d’obtenir des preuves, de contacter les bons interlocuteurs et de suivre l’évolution de votre dossier.
Les compagnies aériennes reçoivent chaque jour des dizaines de réclamations. En envoyant rapidement un dossier complet et justifié, vous optimisez vos chances d’obtenir une réponse favorable dans un délai raisonnable. En cas de refus injustifié, vous avez toujours la possibilité de saisir un médiateur ou d’entamer une procédure judiciaire (souvent gratuite pour le consommateur).