Un chemin, une route improbable, découpée, zigzaguant tantôt sur les coteaux d’une colline, tantôt sur les crêtes escarpées d’une montagne, sertie, telle une couronne convoitée, de moulins à vent d’une blancheur immaculée devenue aujourd’hui légendaire. Oui, nous parlons ici de la Mancha, ce passage au sud de Madrid transformé en un mythe par le biais de la littérature Espagnole !

Du mythe au réel :

Quelle ironie, mes amis ! Puisque, attendez-vous à la révélation du siècle : chaque village concerné par ces écrits symboliques se targue d’avoir vu naître un héros… Qui n’a, hélas, jamais existé ! Eh oui, Don Quichotte est un personnage fictif de monsieur Cervantes, il n’a donc de concret que le nom (fortement inspiré d’un homme réel, d’ailleurs). L’imagination, en bon entendeur, n’enlève rien au mythe extraordinaire qu’inspire cette oeuvre et, le chemin des fameux moulins à vent, qui a grandement contribué à la célébrité de ce visage de légende, n’en est que plus crédible encore. Sur ce plateau castillan, jalonné de vallons et de champs, fouettés par les vents glacials de l’hiver et étouffé par la chaleur de l’été, la limite entre le récit irréel et le monde réaliste est troublante. Un peu comme si nous pouvions nous aussi plonger dans la douce folie chevaleresque de Don Quichotte, baigné par un paysage à la fois vide et grandiose.

Un peu d’histoire :

Si le roman de monsieur Cervantes est une sorte de parodie des mœurs médiévales publié vers le XVIe siècle et considéré comme l’un des romans les plus importants de la littérature espagnole, nous devons résoudre un détail très important : Don Quixote ou don Quijote ? Telle est la question !

Faisons un cours accéléré, voulez-vous ! L’auteur écrivait Don Quixote, car dans l’ancien espagnol, comme aujourd’hui en portugais, basque ou catalan, le x se prononce comme notre [ch], du coup, en bon français, nous avons traduit l’oeuvre en Don Quichotte afin de respecter la prononciation espagnole. Les anglais ont fait le contraire : ils ont gardé l’orthographe originale mais ils le prononcent à leur manière. Ah ! Je vous jure. Et puis l’Espagne, un beau jour de printemps d’hiver (ce qui ne veut strictement rien dire, on est d’accord), a fait une réforme de son orthographe de manière a ce que le x devient la fameuse jota (écrite j). Ainsi, don Quixote devient don Quijote (Don qui rotait ! en raclant bien le rot… Euh…). Tiens, tout ça me rappelle l’ognon circonflexe face au nénufar…

Maintenant que nous savons rapidement les grandes lignes de cette oeuvre culte, reprenons pied dans notre univers… Sur la carte que vous pouvez retrouver ici, il y a un itinéraire qui vous fera découvrir les endroits espagnols reconnus mondialement grâce à notre chevalier téméraire. Si vous faite une petite escale dans les environs n’hésitez surtout pas à admirer ces monuments historiques. La région, située au-dessous de Tolède, porte les emblèmes de ce mythe fantastique : les moulins à vent, passé à la postérité par la finesse d’esprit d’un joyeux luron imaginé de toute pièce, ce serait dommage de manquer ça ! Si vous êtes intéressez par l’Espagne en général et ses trésors, je vous invite a parcourir la rubrique sur le sujet : par ici. Peut-être trouverez-vous votre bonheur ?