LATAM Argentina s’est développée depuis plusieurs années sur le marché argentin proposant une offre directement en concurrence avec Aerolineas Argentinas. Au départ nommé LAN Argentina (quelques avions portent encore les anciennes couleurs de la marque) elle faisait partie du groupe LAN, groupe chilien qui a récemment absorbé le géant brésilien TAM pour donner le groupe LATAM. Une entité monstrueuse finalement constitué de plusieurs compagnies et entreprises relativement autonomes et diverses dont la refonte dans une même moule commun s’avère plutôt long et laborieux.

Qu’attendre de LATAM en termes de service ?

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La compagnie se positionne plus à destination d’une clientèle d’affaires mais les clients loisirs trouveront leur compte. En Argentine, depuis l’arrivée des concurrentes low-cost qui attaquent le groupe sur le plan des prix, non seulement en Argentina mais aussi sur ses autres marchés clés, Chili et Brésil en tête, le groupe LATAM a fort à faire et à mis en place une politique de prix agressive. Cependant toute les offres proposés et la nouvelle structure tarifaire n’ont pas atteint encore la filiale argentine qui reste concurrentielle (mais à quel prix ? il semble que la rentabilité ne soit pas au rendez vous).

La force de LATAM Argentina est ses connexions internationales et sud-américaines qui lui offre un réseau inégalé sur le continent. Si vous faites le tour de l’Amérique du sud en avion, sans conteste LATAM vous amènera quasiment partout et vous permettra d’accumuler des points dans tous les pays du continents (et donc autant de possibilité de vol gratuit). Elle possède également plusieurs vols vers l’Europe via Sao Paulo ce qui au départ d’Aeroparque n’est pas tant un problème : le temps de correspondance au Brésil largement compensé par un départ depuis Aeroparque au centre de Buenos Aires. Nous reviendrons sur ce sujet dans un autre article.

Sur les vols domestiques argentins, le réseau est organisé au départ de l’aéroport d’Aeroparque, où la compagnie opère des Airbus A320 d’âge moyen (14,5 ans) et dont le confort est tout à fait correct. C’est la seule compagnie aérienne d’Argentine à opérer des Airbus à ce jour dans le pays. On trouvera quelques vols internationaux assurés depuis Ezeiza.

D’un point de vue tarifs, elle propose une structure tarifaire compartimentée en 4 ; d’une offre peu chère à disponibilité limité et qui ne permet de cumulé qu’une parti des miles (25%) à un tarif flexible avec peu de pénalité de remboursement, une modification gratuite et l’accumulation de 125% des miles volés dans le programme de fidélité. A noter qu’il n’y a pas de tarifs qui permettent l’accumulation de 100% des miles (?!). Cela reste tout de même la force de LATAM avec la possibilité d’accumuler des points dans tout le continent. Autres points forts, les fréquences : la plupart des destinations de la compagnie sont desservies à raison de 2 ou 3 vols quotidiens ce qui la positionne bien par rapport à Aerolineas Argentinas sur le segment client d’affaire et voyageurs fréquents.

Ce que je reproche tout de même à la LATAM, en général, c’est la diversité des structure tarifaire quand on passe d’un marché à l’autre en domestique et avec les vols internationaux … au final c’est à ne plus rien à y comprendre. La structure tarifaire des options payantes est également assez compliquée même en ne regardant que les vols domestiques argentins. Par exemple : il vous coûtera 139 ARS la sélection en avance d’un siège « espace + » sauf si vous voulez cette option pour la Patagonie, vers laquelle le prix sera de 159 ARS. L’espace + est la rangée de sièges située près des sorties de secours qui bénéficient d’un écart entre dossiers plus généreux. Il vous en coûtera 119 ARS pour être assis sur les premières rangées de l’avion et 139 ARS vers les destinations patagoniennes. La sélection demeure gratuite au moment de l’enregistrement pour les autres type de sièges mais uniquement 48 heures à l’avance. Sur le réseau domestique argentin, le premier bagage en soute est compris mais un bagage supplémentaire vous coûtera 400 ARS de plus. La politique changera sur les vols internationaux ou les vols domestiques dans les autres pays.

Ce manque de clarté dans l’offre tarifaire et la confusion avec les autres filiales du groupe et l’offre internationale rend le tout très peu lisible pour le client et difficile à comparer avec la concurrence … Cela est du à la fusion en cours depuis août 2010 … A noter toute fois que c’est la seul à concurrencer Aerolineas Argentinas sur les destinations lointaines de Patagonie.

A bord aussi on retrouvera un petit plus avec le service LATAM Play, une application pour smartphone et tablette, qui permet de se connecter en local au wifi de l’avion et accéder à une base de divertissement audiovisuelle de qualité. Un gros plus notamment vers les longs vols à destination de la Patagonie. Sa concurrente principale sur ces destinations, la compagnie nationale Aerolineas Argentinas, ne propose pas d’équivalent … Concernant la restauration, un petit en cas similaire à celui qu’on retrouve chez Andes ou Aerolineas Argentinas vous sera servi, encore une différence avec les autres filiales du groupe où cette option est payante mais de qualité et varié (sur les vols domestiques)

En conclusion, je recommanderai de bien comparer les tarifs de LATAM avec les concurrents avant d’opter pour elle, il n’y a que sur les vols longs vers la Patagonie que j’irais un peu plus les yeux fermés. Dans les mois qui viennent elle pourrait également faire l’objet de grèves plus fréquentes, suite à la situation de la filiale dans le pays qui connait des difficultés financières.

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LATAM Argentina s’inscrit dans le groupe LATAM qui connait une fusion complexe et longue. Dans ce contexte, la filiale argentine suit les évolutions que connait l’ensemble des filiales sud-américaines à la traine. La nouvelle gamme tarifaire qui cherche à harmoniser les marchés domestiques ne s’appliquent pas à l’Argentine, pour des raisons que j’ignore.

Au vue des informations que j’ai pu récolter, le groupe LATAM semble s’acheminer vers un abandon de son marché argentin, qui s’accompagne de grèves. Deux lignes ont été fermées ou sont en cours de fermeture (Bahia Blanca et San Juan) depuis Buenos Aires. De nouvelles liaisons ont été inaugurés au départ de Mendoza, Cordoba et Salta vers Santiago du Chili, comme s’il s’agissait de rediriger le trafic internationale vers ce grand hub du groupe. Stratégie peu rentable a priori sans un marché de support point à point comme le montre les essais raté de vole depuis Santiago vers Tucuman, San Juan et Neuquen. Elle ne propose également qu’un timide vol quotidien vers Miami en intercontinentale depuis Ezeiza. Quand on regarde les autres destinations régionales opérés depuis Aeroparque ou Ezeiza (Lima, Santiago, Sao Paulo …) on constate que 50% voir 2/3 des vols sont opérés par les filiales des pays voisins et non LATAM Argentina et qui plus est avec des appareils de plus gros gabarit offrant plus de sièges (B787, A321).

Le maintient du marché argentin dans l’ancienne structure tarifaire n’est pas non plus un signal très clair, est ce que la direction attend de voir le positionnement de la concurrence avant d’adapter son offre? Pourquoi LATAM Group n’étend pas son concept de catering payant LATAM mercado à l’Argentine ? Les frais de développement d’un tel service (mise en place de la logistique …) sera t elle trop coûteuse en cas d’une réduction de voilure ? Cependant sur le domestique argentin, comme on l’a vue les tarifs restent agressifs et les campagnes de publicités foisonnent (partenariat avec BBVA Francès dans le métro et la presse, …). Autant d’interrogation qui indique un délaissement de la part du groupe de sa filiale qui semble difficile à gérer en raison des conflits sociaux et des coûts élevés.

Il est donc assez difficile de bien cerner la stratégie de LATAM pour l’Argentine au niveau domestique, tout porte à croire que les formules appliquées aux autres marchés latino américains ne fonctionnent pas avec les structures de coûts argentins. Un avenir donc incertain pour un groupe qui possède également d’autres priorité aux brésil et sur des marchés plus dynamique (Chili, Colombie et Perou entre autres).